Le voyage se poursuit avec le Nord et la rencontre des minorités H'momg et Dzao. Région dont l'une des caractéristiques est la cultures du riz en escalier.
Lao Cai
Le train, notre TTPV comme le surnomme notre guide (Train à Très Petite Vitesse) arrive avec deux heures de retard à Lao Cai, une ville d’environ 30 000 habitants qui fut le théâtre d’affrontements violents en 1979, infligé par La Chine qui souhaitait freinée l’Union Soviétique dans cette partie du monde: Cambodge, Vietnam. L’activité économique y est intense et la gare accueillent trains de marchandises et trains de voyageurs.
La frontière chinoise toute proche est bien gardée et ce n’est qu’un va et vient de marchands qui vont se ravitailler en traversant le pont qui relie les deux pays.
Le train en couchette bien que confortable, je ne dormirai cependant pas. Nous arrivons le matin avec deux heures de retard car la montée est difficile pour le train. La voie est coupée par des travaux et le train doit s’arrêter très souvent. C’est encore les yeux plein de sommeil manqué que nous prenons le mini bus pour monter à Sapa à la rencontre des H’mongs noirs, une des minorités ethniques installée dans cette région.
Sapa
Sapa est une station de montagne située à 1650m d’altitude au pied du plus haut sommet du pays, le Phan Si Pan (3143 m) et fut érigée en 1922 par les français comme villégiature pour les colons. Un spectaculaire décor de terrasses de riz en cascade encercle Sapa.
Les montagnes environnantes sont le plus souvent plongées dans une brume s’enroulant autour des sommets, n’offrant qu’un léger aperçu de ce que peut être la région par temps clair.
Nous traversons la brume et les nuages et je me demande si je verrai le soleil tellement tout est enveloppé dans un épais brouillard. Il fait chaud et humide. Cette ville tranquille abrite une population qui se compose essentiellement des groupes minoritaires. Il y a cinq principaux groupe ethniques à Sapa : les H'mong, Dzao, Tay, Dzay et Xa Pho.
La route fut construite par les soldats français. Ici aussi le temps semble s’être arrêté mais la plupart des villageois possèdent néanmoins un téléphone portable et une adresse email.
On retrouve partout des bornes kilométriques semblables à celles que nous avions l'habitude de voir sur la fameuse N7 en France. Cette signalisation a été maintenue, certains autres panneaux de signalisations n'ont pas évolué et sont tels que nous les connaissions en France il y a 60 ans!
Après avoir déposé nos bagages à l’hôtel et un petit déjeuner copieux, nous retrouvons notre gentil guide et nous prenons le chemin du village de La Chai dans la vallée de Muong Hoa où vivent les H’mongs noirs, puis nous traverserons le village de Ta Van ou habitent une autres ethnies les Giay.
Très pauvres, la plus part d'entre eux ne sont pas scolarisés. Mais je suis surprise de voir avec quelle facilité ces jeunes femmes s'adressent à nous car c'est avec elles que nous essaierons de converser et dialoguer, connaissant quelques mots de français ou anglais. Certaines arrivent même à tenir une conversation.
Elles développent un petit commerce de produits artisanaux. La négociations fait partie de la culture et c'est amusant pour nous occidentaux de jouer le jeu, mais il faut savoir aussi ne pas marchander trop dur.
Durant tout le trajet que nous effectuerons à pieds environs 4km nous serons encadrés par des petits groupes de ces femmes qui veulent à tout prix nous proposer des petits souvenirs artisanaux mais sans aucune agressivité.
J’achèterai un petit porte-monnaie brodé aux point de croix à une petite jeune femme qui porte son bébé sur le dos et qui m’escortera pendant toute la marche dans le village. Elle m’expliquera que c’est son troisième enfant. Ces gens sont très pauvres et vivent de peu.
À un moment mon regard se pose sur une jeune femme "très enceinte", de l’eau jusqu’aux cuisses entrain de labourer la rizière, elle a l’air épuisé.
Nous voyons de plus près ces rizières en espaliers ou restanques qui furent façonnées de la main de l’homme. Cela fait penser à des jardins suspendus.
Après le déjeuner, une longue ascension nous attend pour se rendre à la Machoire du Dragon 654 marches puis un long chemin à gravir pour pouvoir profiter de la magnifique vue panoramique sur Sapa.
Des porteurs de briques qui se relaient sur chaque palier de marche en une chaine relais pour acheminer des briques jusqu'au sommet.
Une journée bien remplie et une bonne nuit nous fera le plus grand bien.
Le marché de Coc Ly
Le lendemain après 2 heures de route de Sapa nous visitons le marché Coc Ly. Ce marché a lieu tous les mardis. C'est le marché le plus primitif au Vietnam où il y a le commerce des H'Mong noir, des H'Mong fleur et de la tribu des Tay, tous en costumes traditionnels. Le marché se situe sur les bords du fleuve Chay.
Très tôt le matin des groupes de toutes les ethnies arrivent avec les moyens de locomotion dont ils disposent, à pieds, à dos de cheval ou en moto avec des produits tels que que maïs, manioc, thé, fruits, miel, vin, artisanat... C’est un véritable bric a brac une caverne d'Ali Baba.
Le marché est divisé en plusieurs zones pour les fruits, les légumes, les animaux domestiques, les articles colorés de la tenue traditionnelle, etc.
C’est la zone de vente des buffles car c’est l’animal le plus utilisé pour labourer les rizières.
Mais on trouve également des vêtements traditionnels, des radios et de nombreux plats, des légumes et des couteaux.
Le photographe est également là pour immortaliser une photo de famille
J'avais mis dans les valises des cahiers, des feutres, des crayons de couleur, des stylos pour les enfants du Nord et ils ont été ravis et surpris. Je me suis également arrêtée dans une école pour déposer ces petites fournitures scolaires.
Ce marché renferme toutes les caractéristiques du marché traditionnel du Nord Vietnam avec ces ethnies aux costumes très colorés.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour visiter une plantation de thé vert, le Vietnam étant le 3e producteur mondial de thé vert. J'en profite pour fait l'achat de deux sachets à une petite jeune femme.
La frontière chinoise
La frontière chinoise toute proche est bien gardée et ce n’est qu’un va et vient de marchands vietnamiens qui vont se ravitailler en traversant le pont qui relie les deux pays.
Retour ensuite à Lao Cai pour une deuxième nuit dans le train direction Hanoi. Nous seront accueillis dans un hôtel où nous pourront nous doucher et nous restaurer avant de prendre le train de nuit.