Je viens de mettre la touche finale à mon reportage sur mon voyage au Vietnam. C'est toujours avec beaucoup d'émotion que j'ai sélectionné toutes les photos pour l'illustrer.


HCM/Saigon- Le delta du Mékong
Après à peine une heure de vol, nous atterrissons donc à l’aéroport international de Saigon où une nouvelle guide nous attend. Elle s’exprime très bien en français. Direction l’hôtel pour déposer nos bagages. Il fait déjà nuit et la fatigue commence à se faire sentir. L’activité y est intense. La musique s’échappe des hauts parleurs des bars, mobylettes et scooters envahissent les rues. C’est dimanche soir, les jeunes sont de sorties.

Après une bonne nuit de sommeil nous serons en forme pour le lendemain.
Il fait très chaud et humide. Saigon est une mégapole et j’ai l’impression d’être au Japon.

la Tour de 60 étages en forme de pétale de lotus avec un Héliport au 50e étage
Saigon, je l’appelle encore Saigon car pour les Vietnamiens elle reste Saigon malgré le respect qu’ils vouent à Ho Chi Minh. Il faut savoir néanmoins que sur le plan historique, Saigon n’a jamais été communiste, c’était le Nord et lors de la réunification du Vietnam en 1975, lors de la victoire de HCM sur les américains, son nom a changé, mais disons que c’est surtout sur les papiers administratifs. Les gens du Nord emploient plus HCM. Le personnel administratif vient essentiellement du Nord, donc il est préférable dans le cas où on a affaire à eux de parler de Ho Chi Minh.

Avec ses 4 858 000 hab, Saigon est la plus grande ville du Vietnam, c’est le poumon économique du pays. Le 1/3 de la production manufacturière et 25% du commerce de détail y sont concentrés.

Les revenus représentent le triple de la moyenne nationale. Depuis l’ouverture au capitalisme en 1990, la ville draine la majorité des hommes d’affaires étrangers qui viennent investir. Gratte-ciel et magasins aux enseignes de luxe, grands centres commerciaux, hôtels témoignent d’une croissance fulgurante.
Les enseignes du luxe français



Un contraste saisissant, proche de cette tour,
une famille cuisinant sur le trottoir

Malgré cette transformation Saigon conserve ses traditions séculaires et les beautés de sa culture ancestrale avec temples, pagodes.
On retrouve l’empreinte française avec certaines constructions coloniales comme l’opéra, le siège du comité populaire ou le palais de la réunification qui fut la résidence du gouverneur général de la Cochinchine.
Du passage de la colonisation restent également la Cathédrale Notre de Dame de Saigon et la Poste Centrale et certains hôtels.
Notre-Dame de Saigon
La cathédrale Notre-Dame de Saigon fut construite entre 1877 et 1883 sur le modèle de Notre-Dame de Paris dans un style néo-roman. Elle est coiffée de deux clochers carrés et de flèches de 40m de haut.

Les matériaux dont les briques roses et rouges qui composent l’édifice furent importées de Toulouse, d’autres de Marseille.
Sur le parvis, se dresse une statue de la vierge Marie.
La poste Centrale
Proche de la Cathédrale fut elle construite entre 1886 et 1891 par l’administration des Postes Françaises, par Alfred Foulhoux et Henri Vildieu. C’est la plus grande poste du Vietnam. A l’époque le télégraphe joue un rôle important dans la transmission et la coordination des opérations militaires.
La Poste
La charpente métallique fut construite par Gustave Eiffel et sa marquise de verre est absolument magnifique.

Remarquez le carrelage d'origine
La rangée de cabines téléphoniques en bois précieux fonctionnent toujours.


De chaque côté, deux cartes d’époques, peintes sur le mur et représentant les lignes télégraphiques Sud Vietnam Cambodge et de l’autre le plan de Saigon en 1892
Une sympathique policière près de la poste avec qui non échangerons quelques mots
L’Opéra de Saigon
Datant de 1900, fut construit sur le modèle du «Petit Palais» à Paris par Félix Ollivier, Ernest Guichard et Eugène Ferret. Il a été entièrement restauré avec l’aide de la France en 1995.

Grand marché Bến Thành.
Très fréquenté par les touristes, Ben Thanh market est le plus grand marché de Saigon. Le premier bâtiment date de 1859.
C'est le plus vieux, le plus grand, le plus animé de tous les marchés. Construit en 1914, à l’époque où les Français connaissaient cet endroit comme les Halles centrales. Le marché est surmonté d’un vaste dôme de 28 m de diamètre et l’entrée principale se distingue grâce à son beffroi.
La statue du Général Tran Nguyen Han sur son cheval, trône devant l'entrée,
Héros et guerrier au service de l'empereur Le Loi durant la guerre contre les chinois au XVe siècle
À l’intérieur c’est une véritable caserne d’Ali Baba. On trouve de tout. Du textile au marché de légumes, viande et poissons très frais et pêchés du jour.



C'était le matin et toutes se restauraient d'une soupe devant leur petit stand

La section des légumes



La section du poisson frais pêché du jour
J'ai adoré cette mamie souriant devant son étal de poissons.
Des petits restaurants qui proposent la traditionnelle soupe, les nems, des raviolis farcis aux crevettes, des salades, bref un choix incroyable pour se restaurer.
Préparation de la soupe Phô
banh bot loc ou raviolis au riz gluant. C'est absolument délicieux
Je suis restée un moment à observer cette femme dans le façonnage des nems.
On se régale d'une bonne soupe.
Une rencontre insolite

Cholon, le ventre de Saigon
Le quartier chinois de Cholon est le ventre et la marmite de Saigon ! Un demi-million de Vietnamiens d’origine chinoise, appelés Hoa, habitent cet immense et fascinant quartier à part, sorte de Chinatown. Cho-Lon qui veut dire "grand marché" était une ville séparée de Saïgon, avant de devenir le Vème arrondissement de la ville. Tout y est commerce. Des ribambelles de boutiques et d’échoppes bordent les boulevards et les rues sont bondées de monde.
Échoppe d'un artisan fabriquant des ciseaux.
On retrouve tous les produits de la pharmacopée chinoise. Me viennent encore les fragrances de tous ces ingrédients séchés. J'ai d'ailleurs reconnus certains d'entre eux. En effet, mon fils qui vit au Japon a suivi il y a quelques années un traitement de médecine chinoise et j'allais dans le quartier chinois de Montréal pour récupérer la médecine et lui expédier à Tôkyô. Je peux vous dire que c'est efficace.
Écorce d'arbre, champignons...
Les fameux nids d'hirondelles très importants dans la pharmacopée chinoise

Le marché Binh Tây

Un marché de gros essentiellement où tous les vietnamiens viennent s'approvisionner pour vendre ensuite sur les marchés où en boutiques
Un choix de fruits secs

Les petites marchandes à la sortie du marché


C’est dans ce quartier à Cholon, que fut tourné le film « L’Amant », Marguerite Duras et je mets à imaginer où Marguerite Duras, alors petite française de 15 ans retrouvait son bel amant chinois .
Temple de Thiên Hậu
Le temple de Thiên Hậu (ou temple de la Dame Céleste) compte parmi les plus fréquentés et visités de Cholon. Il est dédié à Thiên Hậu, la déesse de la Mer protectrice des navigateurs. Fondé en 1835 par des Chinois originaires de Canton, il serait le plus grand sanctuaire chinois du sud du Vietnam. Des spirales d'encens descendent du plafond.



Détail du frontispice de l'entrée de la pagode
L’Hôtel de Ville de Saigon
Il fut construit par l’architecte français Paul Gardes de 1902 à 1908 dans un style néo-Renaissance, décoré par un dénommé Ruffier. C’est un magnifique exemple de l’architecture française coloniale. Il héberge aujourd'hui le Comité Populaire d'Ho Chi Minh Ville.
De magnifiques Bonsaïs
Hôtel Continental
D’architecture coloniale Française, le légendaire Palace n’a pratiquement pas changé depuis sa construction en 1880. Il a été totalement restauré récemment. C’est aujourd’hui un hôtel 4 étoiles, fréquenté par les businessmen et touristes.

Hotel Majestic
C’est l’un des plus beaux hôtels de Saigon. Construit en 1925, d’architecture française cet hôtel 5 étoiles fut entièrement modernisé en 2003. Il accueille couramment les personnalités de ce monde. Catherine Deneuve y séjourna lors du tournage du film Indochine.

Nous avons eu le plaisir d’y dîner pour notre dernier soir au son d’un orchestre ou un spectacle de danseuses nous fut présenté.
Le delta du Mékong
A la pointe Sud-Ouest de la péninsule cochinchinoise, le delta du Mékong est une région façonnée par les alluvions du fleuve et ne cesse par ce phénomème de sédimentations de gagner du terrain sur la mer à raison de 79m par an. Le fleuve Mékong est l’un des plus grands fleuves du monde avec de 4500 km et prend sa source dans les hautes montagnes de l’Himalaya au Tibet. Il s'appelle Lancang Jiang (eaux turbulentes) en Chine, Mae Nam Khong (mer des eaux) au Myanmar, en Thaïlande et au Laos, puis prend le nom de Tonle Thom (grandes eaux) au Cambodge, pour finir sa course au Vietnam où on l'appelle Cuu Long (neuf dragons), car le fleuve se divise en neuf bras dans le delta du Mékong. Il est si large que la marée a lieu deux fois par jour.
Villages flottants de pêcheurs sur le Mékong

Réputé pour sa fertilité, le sol du delta du Mékong constitue le «grenier à riz» du Vietnam. Presque la moitié des terres du delta sont cultivées; elles produisent suffisamment de riz pour nourrir tout le pays ainsi qu’un surplus assez important pour l’exportation. Le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de riz après la Thaïlande.


La marée est basse et les bâteaux sont à sec

Les nasses sont régulièrement relevées par les pêcheurs
ici une femme tout sourire nous observe

Les bâteaux sont également le lieux de vie des pêcheurs
Nous avons au programme une promenade sur les canaux et arroyos du Mékong. Direction Ben Tre à 80km de Saigon.



Ben Tre est, petite île dans l’embouchure du Mékong est une petite ville très pittoresque. Nous nous arrêtons proche d’un quai où attendent de nombreuses embarcations à moteur. Nous nous installons dans un canot recouvert d’une bâche et nous voilà partis sur le Mékong, nous croisons tout le long des embarcations chargées de cocos, production importante dans le sud.



Nous visiterons tout d’abord une fabrique de briques. Ces briques sont fabriquées avec la terre des rizières, du sable et sont moulées dans des empreintes, on les laisse sécher puis elles sont cuites dans d’immenses fours pendant 15 jours.


Le combustible pour alimenter les fours est tout simplement de l’écorce de riz et les artisans et artisanes se relaient jour et nuit pour alimenter et surveiller les fours.

Une petite mamie tellement attendrissante
Nous reprenons notre canots et poursuivons notre promenade sur le petit arroyo du Mékong ou de chaque côté la végétation s’épanche luxuriante et odorante. Bananiers, cocotier et papayers croissent de chaque côté.

Des liserons d'eau s'étalent ça et là

Fleurs de bananier et régimes de bananes

Papayes

Nous croiserons quelques sampans, seul moyen pour se déplacer dans les arroyos.

Un salut très amical et tout sourire

Nous accostons pour visiter une petite fabrique familiale de bonbons à la coco. Il faut savoir que tout est utilisé dans la noix de coco. La peau pour faire de la corde ou des paillassons, également de l’engrais pour la culture des bonsaïs qui sont expédiées en Chine.

Pour préparer les bonbons, on détache tout d’abord le coprah, la couche blanche de la noix de coco, on récupère le jus pour faire du concentré.

La noix de coco est ensuite râpée dans une machine puis elle est pressée pour récupérer le lait et faire du concentré. Ensuite le râpé est chauffé dans une grande bassine avec du malt jusqu’à ce que cela devienne une pâte.



Cette pâte est ensuite coupée en morceaux et moulée et aplatie dans des alvéoles en longueur. On les laisse sécher. Puis elles sont ensuite coupées en petits carrés et enveloppées dans des petites papiers pour la vente.



C’est absolument délicieux, même si cela colle un peu aux dents. Je garde un excellent souvenir de cette visite. Nous avons également savouré un excellent thé et nous sommes rafraichis de délicieux fruits exotiques.
Pour déjeuner notre canot s’arrêtera le long d’une plantation et nous prendrons notre repas chez l’habitant.

Poisson grillé, soupe, porc et autres spécialités comme les nems seront au menu.

Retour à notre embarcation pour un autre arrêt. C’est a bord de tuc tuc, sorte de petites scooter avec passagers à l’arrière que nous nous rendrons à une fabrique de nattes. Il faut voir avec quel dextérité ces femmes travaillent sur le métier. Elles en réalisent 6 par jour.





Notre soirée se terminera à l’Hôtel Majestic pour un dîner d’adieu absolument délicieux accompagné d’un spectacle de musique et de danses traditionnelles.

Le musicien joue d'une cithare monocorde, le dàn bâu, dont on fait varier la tonalité en agissant sur une tige en corne. Une conque située à la base de la corde, amplifie les sons. On trouve cet instrument du nord au sud du Vietnam.
Ainsi s'achève mon reportage sur ce magnifique voyage. Il me tarde d'effectuer le second dans deux ans! Merci pour votre fidélité.
Je terminerai avec un article sur la cuisine vietnamienne avec quelques recettes à l'appui.