La suite comme promis pour celles et ceux qui sont toujours intéressés à suivre mon voyage.
J'ai tellement attendu ce moment! ....
La pagode de La Dame céleste-Thien Mu
Direction Hué
Nous quittons Hoi An après deux jours qui nous ont permis de récupérer un peu de notre périple dans le Nord.
Nous prenons "la route Mandarine", cette route fut construite au XIXe siècle sous le règne de l'empereur Gia Long et relie le Vietnam Sud au Vietnam Nord près de la frontière chinoise. On l'appelle "route mandarine" car elle permettait autrefois aux mandarins et hauts fonctionnaires du pays de parcourir le pays. Longue de 1370km elle relie Hanoï aux principales villes : Hué l'ancienne capitale impériale, Danang, Nha Trang et Saïgon. En direction de Danang et longeons la côte et pouvons admirer les magnifiques paysages.
Danang
Du temps de la colonisation française, Danang s'appelait Tourane et devint au XIXe siècle le principal port de la région jusqu'alors occupée par Hoi An. De part sa position géographique et redoutant les convoitises, l'armée française y installa dès le XXe siècle une base militaire. Après le faut prétexque de la cannonière du Tonkin, les américains débarquèrent sur les plages en 1965 et Danang devint une importante base aéronavale américaine, d'où partaient les bombardiers pour Hanoï. Mais en 1975 les troupes sud-vietnamiennes soutenues par les américains quittèrent la ville dans la plus grande panique face à l'avancée des troupes nord vietnamiennes, le vietminh.
Aujourd'hui Danang est une ville prospère aux infrastructures modernes et dynamiques.
Le magnifique pont du Dragon, illuminé le soir
Les plages sont magnifiques et très invitantes...
Je me serais bien baignée mais... il fallait avancer.
J'ai quand même trempé les pieds elle était super bonne.
Hué est à 3h de Hoi An, et "la route mandarine" nous fait passer par le col des Nuages qui culmine à 496m de haut et doit son nom au fait qu'il est souvent dans les nuages, c'est la seule route possible. Du Bélvédère la vue des deux côté de la côte est superbe. Nous sommes entre ciel et nuages, c'est féérique, le panorama est spectaculaire.
Une ancienne porte impériale (l'inscription stipule que ce fut la première porte du Vietnam) et au fond des blockhaus construits par les américains durant la guerre.
Le col des Nuages joue le rôle de barrière climatique. En effet les nuages sont arrêtés par la barrière montagneuse et déversent la pluie sur la ville de Hué.
Nous descendons prudemment cette route mandarine très sinueuse, le chauffeur est très prudent car cette route est très fréquentée notamment par les camions qui acheminent les vivres de part et d’autre de la montagne.
Nous arrivons en bas à Lang Cô un petit village de pêcheurs situé sur une lagune de sable blanc.
Plus nous approchons et plus mon coeur se serre...
Nous longeons des rizières et la saison du ramassage du riz à commencé et nous pouvons observer les cueilleurs et cueilleuses penchés sur les plants.
Nous nous rapprochons...
Nous y sommes et nous arrêtons pour nous restaurer car le voyage fut long!
Mon premier repas à Hué dans un petite restaurant sympathique située dans une ancienne demeure coloniale. Au menu, crevettes, salades, rouleaux de printemps, nems, soupe Phô, porc sauté, et fruits nous en mengerons beaucoup
Hué, la cité impériale
Un peu d’histoire
Capitale des Nguyen, les seigneurs du Sud au XVIe siècle, Hué devient la capitale du Viêt Nam tout entier après sa réunification par Gia Long en 1802. La Cité Impériale de Hué se bâtit tout au long du XIXe siècle. Devenue la résidence impériale et le siège de la cour, Hué acquiert un grand prestige et un grand raffinement qui se traduisent notamment dans la musique et dans la gastronomie. La cité interdite est entièrement détruite en 1885 par les Français qui massacrent, incendient et pillent la ville. Les palais, archives et bibliothèques furent réduits en cendres. Puis en 1947 par le Viet Minh.
À l'époque de l’Indochine Française, Hué devient la capitale de l’Annam une des cinq subdivisions du territoire. La monarchie est maintenue, mais passe sous tutelle. Les Français encouragent alors le développement architectural de la ville, gardant à Hué son statut de ville impériale jusqu'en 1945 date de l'abdication de l'empereur Bảo Đại.
Le 29 janvier 1968 dans le cadre de l'offensive du Têt les nord viêtnamiens attaquèrent la ville. Après avoir massacré plus de deux mille cinq cents habitants de ceux considérés comme l'« élite », ils tentèrent un assaut sur le camp retranché qui échoua. Ochi-Minh-Ville, anciennement Saigon jusqu'en 1975, est la plus grande ville du Vietnam, devant la capitale Hanoï.
La citadelle et la cité impériale
La citadelle
Construite de 1804 à 1833 sur l’initiative de Gia Long, le fondateur de la dynastie des Nguyễn, sur un périmètre de 10 km ainsi que de murs de 6m de haut, elle s’inspire de l’architecture des palais impériaux chinois, une sorte de copie de la cité interdite de Pékin. Elle fut classée au Patrimoine de l'UNESCO en 1993
Jusqu’à 80 000 habitants (paysants et soldats) de la région participèrent à son édification.
La citadelle est carrée et fortifiée par une enceinte conçue selon des plans inspirés des fortifications à la Vauban sur 10 km. Large de 20m, elles est renforcée d'un fossé et percée de 10 portes dont 4 principales. La citadelle de Hué renferme la cité impériale et la cité pourpre interdite.
La tour du drapeau avec son mât de 37m
Une des portes de l'enceinte de la citadelle, après le pont Phu Xuan
Elle est délimitée par une enceinte carré disposant de 4 portes principales :
la porte de la Paix au Nord
la porte de l'humanité à l’Est
la porte de la vertu à l’Ouest
la porte du midi au Sud
On entre dans la cité impériale par la porte du midi qui est percée de 5 entrées parmi les quelles seule la porte du milieu est réservée à l'empereur. Les portes adjacentes étaient réservées aux mandarins civils et militaires et les portes latérales pour les soldats, chevaux et éléphants.
Porche de l'entrée de la porte du Midi
Les carpes sacrées sous le pont d'Or que l'on traverse pour entrer dans la Cité pourpre interdite.
La cité pourpre interdite est réservée à l'empereur et sa famille (le personnel était composé d'eunnuques). Toute personne s'introduisant dans cette enceinte risquait la mort. Le théâtre royal était toutefois une partie publique. Il était enserré par un mur de 300m environ et était ouvert sur 7 portes. Il ne reste aujourd'hui que quelques bâtiments épars au milieu d'un terrain vague. Il fut détruit par un terrible incendie en 47 puis en 68 lors de la bataille du Têt.
Le palais de la suprême harmonie qui abrite la salle du trône (les photos sont interdites)
Le pavillon de l'Ouest, en rénovation (ci-dessus et ci dessous)
Nous apercevons à gauche une des vasques en bronze du XVIIme sicle. Ces vasques symbolisent le succès, le pouvoir et les voeux de longévité pour la dynastie des N'guyen. Remplie d'huile bouillante, elle servait punir les mandarins ayant fauté.
Le pavillon de lecture de l'empereur construit sous le règne de Thieu Tri ( 1841-1847) également en rénovation
Une des magnifiques mosaïques ornant les portes.
Le festival venait de se terminer
Le pont Truong Tien
Il enjambe la rivière des Parfums et relie les deux rives.
Il est composé de 6 arches en acier de 67 mètres ce qui en fait un pont de 403 mètres de longueur pour 6 mètres de largeur.
Historiquement, au même endroit, un pont en rotin a d'abord été conçu à l'époque du roi Lê Thánh Tôn, puis il a été remplacé par un pont en bois.
À l'époque du roi Thành Thái (1897), sous le protectorat français, la construction d'un nouveau pont en métal a été confiée par Gustave Eiffel.
Après deux ans de construction, le nom du roi lui a été donné : pont Thành Thái. En 1904, le pont a été gravement endommagé par une tempête, puis a été réparé deux ans plus tard en utilisant du béton armé.
Après l'exil du roi Thành Thái, le pont a été rebaptisé pont Clémenceau, d'après le nom de Georges Clemenceau qui était premier ministre français à cette époque en France.
Le pont a été rénové en 1937 et rebaptisé en 1945 pont Nguyễn Hoàng d'après le nom du roi contemporain.
Pendant la guerre d'Indochine, le pont fut miné et détruit en 1946, puis réparé en 1953.
Lors de l'attaque du Têt de 1968, les troisième et quatrième arches furent détruites, le pont Trang Tien n'a été réparé qu'en 1991. Depuis 2002, le pont Trang Tien est doté d'un système d'éclairage coloré pour le Festival de Huê.".
Au bout de ce pont sur notre gauche se trouve l'hôtel Saigon Morin. Hôtel où mes parents se sont mariés en 1952. À l'époque il ne ressemblait pas tout à fait à ce qu'il est maintenant et s'appelait le Grand Hôtel de Hué
Défilé du Nam Giao passant devant l'hôtel Morin- Hué le 13 avril 1939
Hôtel Morin septembre 1953, lors des grosses crues, j'avais deux semaines à peine.
L'hôtel Morin aujourd'hui, absolument magnifique
Cet hôtel fut d'abord construit en 1901 par un riche homme d'affaires français Bogaert et fut le premier établissement hôtelier du Centre Vietnam. Puis à la suite d'un tiphon en 1904 il fut endommagé et repris par un certain Guerin et renommé "Le Grand Hôtel de Hué". C'est en 1907 que les Frères Morin en font l'acquisition et l'agrandissent pour en faire le plus bel hôtel de Hué qui jouait un rôle important au niveau des affaires pour la communauté française de l'époque. Charlie Chaplin, Malraux y séjournèrent. Mais c'est en 1946 qu'il devint le refuge de l'armée française lors de la résistance. En 1954 à la fin de la guerre il fut repris par un riche Vietnamien et en 1957 fut confisqué par le gouvernement du Sud pour y installer l'université de Hué qui abrita jusqu'en 1975 le siège de la résistance du mouvement étudiant opposé au gouvernement du Sud. En 1989, l'établissement fut repris par l'office du Tourisme de la province de Thua Thien Hué et après d'importants travaux de rénovations à réouvert en 1997. Il est à nouveau considéré comme le plus bel hôtel de Hué. Un établissement qui a beaucoup évolué depuis 60 ans.
Un restaurant en forme de lotus sur la Rivière des parfums, photo prise du pont.
La rivière des parfums et la Dame céleste
La pagode de la Dame Céleste ou aussi appelé Thien Mu se dresse sur les bords de la rivière des parfums. Cette rivière doit son nom aux fleurs des arbres fruitiers qui à l’automne tombent dans l’eau et embaument ensuite la ville de Hué. Mais notre guide nous a expliqué que jadis poussait sru l'eau une palnte médicinale appelée (“thach xuong bo”) Lorsqu'elles étaient en fleurs, elles tombaient dans l’eau et la parfumaient.
La rivière des parfums est un axe important pour la circulation et le commerce de la ville de Hué et marque la séparation entre la vieille ville et la citadelle et ses fortifications et la ville moderne aux nombreux nouveaux hôtels
La Dame céleste-Thien Mu
Emblème officieux de la ville de Hué, elle est l’un des monuments les plus célèbre du Vietnam. Elle fut construite en 1844 sous l’empereur Thieu Tri. Elle s’élance sur 21m de haut sur 7 étages chacun dédié à un manushi-buddha. La légende veut que la fée Thien Mu ait annoncé à la population la venue d’un seigneur qui allait construire une pagode pour la prospérité du pays.
Elle fut plusieurs fois détruite et reconstruite.
Le marché central de Hué _ Dong Ba
C’est à Hué que l’on trouve les plus beaux chapeaux chapeaux coniques traditionnels.
Le marché est très animé et coloré. Il est divisé en sections: les légumes, la viande, le poisson et le vestimentaire, car là vous pouvez faire de superbes achats à des prix très intéressants.
Deux regards différents!
Les vendeuses de crevettes et gambas
La pose Phô!
Elle coupe des plaques de pâtes en lamelles pour les soupes.
Épices, chapeau et autres condiments
Le rue est un lieu où tout se passe, les trottoirs sont propices à la vente
La vallée des tombeaux
Tous les tombeaux des empereur se trouvent dans une vallée le long de la Rivière des Parfums d'où son nom et s'étendent sur plusieurs hectares
Chacun des mausolées se caractérise par une structure et une architecture propre qui se divise en 5 parties:
- un pavillon abritant une stèle de marbre sur laquelle sont gravés les accomplissements de l'empereur
- un temple dédié à l'empereur et l'impératrice
-le tombeau de l'empereur, généralement installé dans une enceinte carrée ou circulaire
- une cour d'honneur âvée de briques et flanquées des statues de pierre représentant des éléphants, des chevaux, des mandarins civils et militaires
un étang recouvert de fleurs de lotus
Le tombeau de l'empereur Tu Duc
L’empereur dessina lui-même les plans de ce superbe ensemble et régna de 1848 à 1883 entouré de ses 104 épouses et de ses concubines. Il construisit cette résidence pour venir s'y retirer loin des soucis de ses affaires familiales et des problèmes politiques pour s'adonner à sa passion, la poésie. Il composa pas moins de 1500 poèmes.
Malgré ce nombre de femmes importantes autour de lui il ne laissa aucune descendance. Il avait contracté les oreillons qui l’avait rendu stérile. La construction de ce tombeau couta une fortune. Des ouvriers furent enrôlés de force ce qui suscita certaines rébellions réprimés par la force.
La cour d'honneur est traditionnellement gardée par des statues de chevaux, d'éléphants et de mandarins. La taille des statues ne devait pas dépasser celle de l'empereur : il devait donc mesurer environ 1,50 m.
Notre guide nous a précisé que l'empereur ne fut jamais inhumé dans ce tombeau. Le lieu ou il repose ainsi que les richesses qui l'accompagne a été gardé secret. Et tous ceux qui participèrent aux funérailles furent décapités.
Le palais de l'humilité
Le mausolée de l'empereur Khai Dinh, le dernier empereur, BAo Dai ayant abdiqué en 1945 et ensuite exilé en France.
L’empereur Kai Dinh (1884-1925) régna de 1916 à 1925, véritable marionnette aux mains des français, empereur fantoche, après les difficultés rencontrées avec les autres empereurs, qui le couvraient de cadeaux pour pouvoir mieux le contrôler, il augmenta les impôts de 30% pour financer son mausolée extravagant construit entre 1920 et 1931. Il n'était préoccupé que par les fastes de la cour et témoigne ici sans nul doute du déclin de culturel vietnamien au cours de la période coloniale.
Monté sur le trône en 1916, le roi Khai Dinh choisit la pente de la montagne Chau Chuà à 10km de Hué, pour y construire son tombeau. Le mausolée adossé à une colline est une synthèse de techniques occidentales et de traditions orientales, un mélange asatio-européen. Les travaux durèrent 11 ans. A la différence des autres mausolées, il ne s'intègre pas à l'environnement mais se dresse au sommet d'un escalier en béton aux rampes enlacées de dragons, menant à trois terrasses.
On accède à la cour d’honneur par un immense escalier de 36 marches bordé par quatre rangées de dragon qui mène à une cour carrée composée de deux pavillons.
Un pavillon central abrite une stèle dont le texte aurait été écrit par son fils Bao Dai.
Puis 26 marches pour accéder à la cour d'honneur avec ses haies de d’éléphants, chevaux et mandarins civils et militaires qui ne doivent pas dépasser 1,50m.
Un petit clin d'oeil!
Trois autres escaliers conduisent au mausolée composé de trois salles.
La statue en bronze doré de l'empereur Khai Dinh
Dans le sanctuaire sous un dais de béton, trône la statue de l'empereur, grandeur nature, en bronze doré, fondue à Marseille en 1922. La dépouille de l'empereur repose dans un caveau enfoui 18m en dessous de la statue. Des motifs et des mosaïques de porcelaine et de cristal tapissent tous les murs. On y trouve les images des 4 animaux sacrés et des 8 armes ornementales (rouleau, luth, gourde à vin, ...). Les décors muraux, réalisés en fragments multicolores de porcelaine et de verre enchâssés dans du ciment représentent les quatre saisons (bambou, lis, prunier en flerus et chrysanthème)
Ce décor du mausolée rappelle les galeries des palais européens à la surabondance ornementale.
Ce mausolée sera notre dernière visite sur Hué avant de rejoindre l’aéroport pour nous envoler pour Saigon. Le voyage tire à sa fin et j’en profite au maximum. Si je pouvais arrêter le temps!
La suite bientôt: HCM/Saigon, le delta du Mékong